Aborder une description de l’instrumentarium malgache n’est pas aisé tant le nombre et la variété de ces instruments de musique sont importants dans la Grande île.
C’est ainsi que l’on constatera que vingt siècles de présence humaine dans l’île, avec de fréquentes et constantes migrations à travers les âges, donneront à la civilisation malgache, des instruments de toutes les catégories. D’après un système de classification simple que nous reprenons à E.V. Hornbostel et Curt Sachs, les différentes catégories instrumentales sont : les membranophones, instruments à membrane, les aérophones, instruments à air, les idiophones, instruments divers et les cordophones, instruments à corde. Toutes ces catégories instrumentales sont représentées dans les divers groupes ethniques qui peuplent le territoire offrant à l’observateur une véritable symphonie d’instruments de musique à l’égal du constat que l’on a fait pour la faune et la flore malgaches que nous savons très variées.
Aux membranophones (c’est ainsi que l’on désigne en terme savant les tambours) on donne à Madagascar le nom générique de amponga. Sous cette appellation on peut regrouper toutes sortes de tambours allant du couple grosse caisse/tambour militaire, très largement utilisé dans les cérémonies d’exhumation des morts ou dans le théâtre musical Merina (les Merina sont une des ethnies peuplant les hautes terres de I’île), au couple de tambours coniques employés notamment à l’occasion de cérémonies telles que les circoncisions collectives, les bains de reliques royales , ou une intronisation. A ces tambours, nous pourrions joindre une multitude d’autres membranophones comme le tambour marmite usité dans le cadre de cérémonies agraires liées à la culture du riz.