Friand de tous les insectes qui passent le caméléon a souvent les yeux plus gros que le ventre. Une épaisse paupière recouvre ce que le caméléon a de plus précieux. Ses yeux s’orientent indépendamment l’un de l’autre et couvrent un champ visuel record : 180 degrés à l’horizontal et 90 degrés à la verticale.
Sans même bouger la tête, il peut surveiller ses arrières tout en repérant une proie qui se trouve devant lui.
Cette grande acuité visuelle compense ainsi la lenteur de ses mouvements. Il est capable de se tétaniser sur commande dans des positions les plus incongrues pour attendre qu’une proie passe à sa portée ou qu’un prédateur passe son chemin.
Une fois dépliée, la langue du caméléon est aussi longue que le corps de l’animal. Elle est imbibée d’une salive gluante et se termine par une spatule qui se referme sur l’insecte tant convoité. Pour s’emparer de sa proie, le caméléon est bien obligé de s’avancer, donc de se montrer. Alors, il se balance en rythme d’avant en arrière comme pour imiter le mouvement d’une feuille ballottée par la brise. Lorsqu’un orage s’annonce, pour les caméléons, c’est le moment de se réhydrater.
Les régions particulièrement pluvieuses du Nord-Est et de l’Est de Madagascar abritent de nombreuses espèces. Les forêts détrempées de ces régions sont l’habitat favori de cet animal. Pourtant le caméléon boit très peu, à l’instar des crapauds, c’est en partie par la peau qu’il absorbe l’humidité ambiante. A défaut d’averses, il peut lécher les gouttes de rosée matinale qu’offre à l’aube la nature généreuse des forêts humides.
Comme tous les reptiles, le caméléon est un animal à sang froid. Il utilise les rayons du soleil pour activer ses fonctions physiologiques. La nuit tombée, le caméléon cesse toute activité. Dans l’obscurité les cellules de sa peau ne sont plus sollicitées. La plupart des espèces prennent alors une couleur blanchâtre facilement repérable dans le faisceau lumineux d’une torche. La nuit il se fait le plus petit possible en enroulant sa queue dans une spire parfaite. La queue du caméléon fait office d’une cinquième patte, elle l’équilibre lors de ses déplacements acrobatiques.